Lettre au Père Noël
Petit Papa No-Well,
Je t’écris pour te dire que j’ai été bien sage toute l’année. Et que ceux qui disent que c’est pas vrai sont tous des menteurs et des jaloux.
La preuve, c’est quand Frédo s’est fait mettre au coin pour avoir fait le sot à la récré, je lui ai donné la moitié de ma tartine. Déjà que j’étais pas obligée, vu qu’on n’est pas du même quartier. J’ai toujours fait tous mes devoirs, même si j’ai pas toujours eu des bonnes notes. La preuve que je suis appliquée, c’est que ma maîtresse, elle dit que je me donne de la peine et que j’en ai. Elle doit vouloir dire que j’ai bien du courage à supporter tous ces bobets qui veulent jouer à colin-maillard alors que moi, je veux qu’on joue à cache-cache. Je sais pas si c’est ton rayon, mais des fois, j’aurais besoin d’une pommade parce que ça me démange qu’on m’écoute pas à la récré, surtout quand j’explique à quoi on doit jouer. Ce serait drôlement bien que pour que les sots arrêtent d’être sots, ils fassent comme je dis.
Alors, voilà, je t’écris pour te demander des cadeaux vu que c’est bientôt No-Well. J’aimerais bien avoir une voiture de pompier pour jouer au parc avec mes petits camarades Jean-Paul et Yves. Ce serait drôlement bien parce que les deux, ils arrêtent pas de jouer avec les allumettes qu’un jour je suis sure qu’ils vont se mettre le feu aux habits. Et puis, j’aimerais aussi une ambulance, mais pas trop grande pour je puisse passer avec elle partout au parc. Pour ma maman qui travaille aux soins à domicile, je voudrais des crayons, des gommes et des taille-crayons pour qu’elle puisse organiser les tournées. Et aussi, pour tous ceux qui se sont désinsérés, j’aimerais bien un mécano.
Bon, voilà, je crois que j’ai tout demandé. Sauf que ce serait bien si cette année, je pourrais recevoir ce que j’ai demandé. L’année passée, j’avais voulu une Barbie et à la place, j’ai été prise pour chanter à la chorale de l’école. J’étais en souffrance parce que je chante tout faux et qu’on m’a demandé de faire semblant de chanter. Moi, je pense que c’est eux qui entendent pas bien. Mais comme toi, tu habites encore plus haut que le Haut, je pense que tu dois être encore plus en souffrance que moi.
La Petite Gigi (du Haut)