Un visage figé et un ton de voix monocorde ne sont PAS des marques d’intelligence
L’émission TTC (Toutes Taxes Comprises) du 19 mai 2008 était consacrée à la disparité des prix de pension pratiqués par les homes neuchâtelois. Deux institutions étaient comparées : le home La Lorraine à Bevaix et le home Clairval à Buttes. Il en ressort que lorsque l’on compare une pomme avec une fraise, la seule conclusion est que nous avons deux fruits aussi savoureux l’un que l’autre.
En effet, cette disparité s’explique par des missions différentes et des dotations différentes impliquant des modes de facturation différentes. Au demeurant, il a été reconnu qu’au-delà de la disparité observée, les deux institutions fournissent d’excellentes prestations. La futilité de l’exercice est confirmée par le fait que le home le meilleur marché du canton de Genève pratique des prix de pension plus élevés qu’aucun home de Suisse romande.
Toutefois, l’élément le plus instructif de l’émission réside dans les explications insolites du chef du service de la santé publique que nous reproduisons ici.
Pour l’ancien chef du service de la santé, la différence de prix de pension « est une forme de loterie. C’est une forme de choix limité puisqu’il y a plus de demande que d’offre. C’est pas satisfaisant (sic), donc le Conseil d’Etat a conscience de cette problématique et désire la changer assez rapidement. (La loi en préparation dans le canton de Neuchâtel tricotera un tarif unique ; commentateur de l’émission). Le prix unique dans la future loi se situera bien évidemment entre les extrêmes qu’on voit aujourd’hui. Il est difficile de dire où exactement. Il est évident que les homes devront s’adapter et auront vraisemblablement une phase de transition pour l’atteindre. »
En clair, la disparité des prix de pension, pour l’ancien chef du service de la santé, s’explique par le fait que le canton de Neuchâtel ne dispose pas d’un nombre suffisant de lits médico-sociaux. Cette prise de position appelle quelques commentaires :
1. Si la capacité médico-sociale neuchâteloise est insuffisante, comment l’ancien chef du service de la santé justifie-t-il le moratoire qu’il applique en toute souveraineté sur l’ouverture de nouveaux homes ou sur l’extension des capacités existantes ?! Des projets sont bloqués par l’ancien chef du service de la santé du fait que, selon lui, cela ferait augmenter les coûts de soins. Or, l’ouverture d’un nouveau lit ne crée pas le demande : si celle-ci n’existe pas, le lit reste vacant !
2. Le remède, pour le chef du service de la santé publique, consisterait à adopter un prix de pension moyen. Mais on ne voit pas très bien en quoi un prix de pension moyen augmente le nombre de lits disponibles…
3. En outre, une telle solution obligerait certains homes à augmenter leurs prix de pension, alors qu’ils n’en ont pas besoin, et d’autres à se priver des ressources nécessaires pour fournir les prestations attendues… On ne peut être qu’admiratif quand un haut fonctionnaire élève l’irrationalité au rang d’activité artistique.
4. De surcroît, pratiquer un prix de pension moyen n’entraînera pas de véritables économies pour l’Etat qui participe au prix de pension des homes par le biais des prestations complémentaires de l’AVS.
Il apparaît que comme à son habitude, l’ancien chef du service de la santé entend appliquer à un problème des solutions déraisonnables qui rendront la situation encore plus problématique.
Quand donc nous rendrons-nous compte que nous avons confié la gestion de la santé cantonale à un personnage incohérent et largement responsable de son état de déliquescence ?! Les réformes sanitaires initiées et menées par l’ancien chef du service de la santé (EHM, NOMAD,…) vont droit dans le mur, et la solution, pour lui, consisterait à reculer le mur. Mais que faire quand le maçon malhabile dispose de l’appui inconditionnel du contremaître ? Changer le contremaître ?
Source :
http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=500000&channel=#bcid=584697;vid=9108078
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